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L'industrie du troisième millénaire

  in L'AGEFI ACTIFS - du 30 septembre au 6 octobre 2005 - N°221

« Depuis le Nouveau Réalisme, rares sont les artistes nationaux qui parviennent à trouver le soutien du marché anglo-saxon »

 

  Revue de presse
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SOCIETES
PARTICIPATIONS
LA BOURSE
REVUE DE PRESSE
 

L'art à Londres au sommet des investissements
La pierre a été la seule forme d'investissement réellement rentable en France ces quatre dernières années. Selon l'Insee, les prix des logements anciens ont progressé de près de 60 %, loin devant la Bourse et le marché de l'art. A titre comparatif, à Londres, c'est l'art qui l'emporte. L'immobilier y a fait un bond de 91 % entre janvier 2001 et juillet 2005, mais l'art affiche +92 % sur la même période ! De toutes les formes d'investissements, et tous pays confondus, le marché des œuvres d'art londonien emporte la palme sur le moyen terme. Il affiche un taux de rendement annuel moyen de 22,3 % au cours des trois dernières années. La France, première place de marché pour le nombre d'œuvres d'art échangées, reste en marge de la croissance internationale du marché de l'art. Le produit des ventes réalisées en France au premier semestre 2005 ne représente plus que 5,7 % du marché mondial, contre 20,5 % en 1990.

Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka
Tel est le titre de la prochaine exposition organisée au Grand Palais (Paris) à partir du 5 octobre autour de ces ces quatre maîtres viennois, tous trois disparus prématurément en 1918. Leur courte carrière ne les a pas empêchés d'avoir une large production, notamment dans le domaine des dessins et des aquarelles. En quelques années, Egon Schiele est parvenu à créer plus de 3.200 œuvres, la plupart des dessins. 20 % d'entre eux sont désormais adjugés à plus de 400.000 dollars et leur cote ne cesse de progresser. Quant à Gustav Klimt, une cinquantaine de ses dessins et aquarelles changent de main annuellement aux enchères. Le collectionneur doit débourser entre 15.000 et 30.000 dollars pour une belle feuille.

Décès d'Antoni Clavé
Antoni Clavé est décédé le 30 août dernier à Saint-Tropez à l'âge de 92 ans. Connu pour ses collages influencés par le cubisme et le surréalisme, 200 à 300 de ses créations sont proposées annuellement aux enchères. Ses eaux-fortes et ses gravures sont appréciées (500 à 1.500 euros pour un tirage). Ses peintures ont vu leur cote fortement progresser ces dernières années. Pas une œuvre n'avait atteint le seuil de 100.000 euros entre 1992 et 1998. En 2004, pas moins de six tableaux l'ont dépassé.

ART CONTEMPORAIN

Du Nouveau Réalisme aux plus jeunes générations, un fossé s'est creusé.

Alors que la Foire internationale d'art contemporain, va s'ouvrir à Paris, la cote des artistes français révèle un fossé au détriment des productions les plus récentes

Du 6 au 10 octobre, Paris va vivre au rythme de l'art contemporain. Pour la 32e édition de la Foire internationale d'art contemporain, Fiac, 227 galeries, dont 99 françaises, seront rassemblées Porte de Versailles.
En parallèle, certaines maisons de ventes parisiennes présentent de très belles sélections d'art contemporain. Le 8 octobre, Cornette de Saint-Cyr dispersera 179 œuvres, dont un bel ensemble provenant de la collection de la Fondation Veranneman.

Succès du Nouveau Réalisme.
Les points d'orgues de ces ventes sont souvent tenus par les artistes issus du Nouveau Réalisme. Le lot phare revient à Niki de Saint Phalle. Le poète et sa muse, une sculpture en résine peinte de 3,4 mètres de haut estimée entre 280.000 et 350.000 euros. Le record de l'artiste est détenu par une autre œuvre monumentale provenant de la collection Nahon, La danseuse rosé (1968). Estimée entre 200.000 et 300.000 euros, elle avait trouvé preneur à 360.000 euros en juillet 2004.

Les artistes du Nouveau Réalisme sont souvent ceux qui décrochent les plus fortes enchères au cours des ventes d'art contemporain parisiennes

La production la plus chère de ce courant revient à Yves Klein. Avec ses monochromes, il est en mesure de dépasser le seuil du million d'euros dès qu'une pièce importante se présente. Son RE1 lui a permis d'atteindre 6,1 millions de dollars, en novembre 2000, chez Christie's New York. C'est aujourd'hui la pièce d'art contemporain français la plus cotée du marché.
Les artistes du Nouveau Réalisme sont souvent ceux qui décrochent les plus fortes enchères au cours des ventes d'art contemporain parisiennes.
Le Nouveau Réalisme s'articule dès 1960 autour d'une déclaration signée au domicile d'Yves Klein et rédigée par le critique Pierre Restany. Elle propose une vision alternative de la réalité : récupérer des matériaux pour en exprimer le" signifiant. Les artistes détournent les objets. César les compresse, Arman les casse, Daniel Spoerri les met sous verre, Jean Tinguely les articule, Klein les colore... La sculpture, matériau coûteux par nature, y tient une place de choix.

Depuis le Nouveau Réalisme, rares sont les artistes nationaux qui parviennent à trouver le soutien du marché anglo-saxon

La plupart d'entre eux s'exportent bien aux Etats-Unis, soit pour y avoir vécu, y avoir lié amitié avec des " Pop " américains de renom, soit pour y être soutenus par des galeries new-yorkaises. Appuyées par une demande internationale, leurs cotes sont plus élevées que celles d'artistes affiliés à la Figuration libre, à l'Art cinétique ou à l'Art brut. Depuis le Nouveau Réalisme, rares sont les artistes nationaux qui parviennent à trouver le soutien du marché anglo-saxon.

Les jeunes artistes français peinent à percer...
Le constat est plus frappant lorsque l'on observe les cotes aux enchères des plus jeunes générations d'artistes. Aux Etats-Unis, les œuvres d'art produites par des artistes

Tandis qu'Yves Klein ou Niki de Saint Phalle parviennent à rivaliser sans peine avec leurs homologues anglo-saxons, rares sont les jeunes à obtenir une cote de bon rang
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nés après 1960 se négocient en moyenne 58.607 euros.
En France, le prix moyen des créations de la nouvelle génération de plasticiens n'est que de 3.023 euros. Seuls trois artistes français de moins de 45 ans ont réussi à placer des enchères au-delà de 15.000 euros en France au cours des douze derniers mois. Sur la même période au Royaume-Uni, dix-neuf artistes de la même génération ont dépassé ce seuil. Le plus coté, Damien Hirst, a même trouvé un acheteur à 1,1 million de livres pour une de ses installation intitulée The Fragile Truth.

... à de rares exceptions près.
De la génération montante, une poignée d'artistes français parvient à décrocher des cotes dignes de leurs confrères étrangers. Parmi ceux qui ont une réputation internationale suffisamment assise pour se hisser au-delà de ce seuil, on retrouve Bernard Frize, qui, grâce au soutien de galeries internationales comme Ikon Gallery, Monika Reitz, ou la Frith Street Gallery, s'est trouvé des débouchés dans les salles anglo-saxonnes. En un an, sur neuf œuvres présentées en ventes publiques, deux l'ont été en France. Bruchure (2002), la dernière de ses toiles vendue à Londres, est partie à 18.000 livres chez Christie's.
Le photographe Jean-Marc Bustamante est lui aussi familier des prestigieuses ventes des auctioneers internationaux.
Plus souvent exposé à l'étranger qu'en France, les quelques pièces proposées à Paris ne trouvent pas toujours preneur. Ainsi, en juin dernier, Tableau (T52-81), une imposante photo en couleur de 1981 estimée entre 12.000 et 15.000 euros a été ra-valée chez Cornette de Saint-Cyr.

Pour les jeunes artistes, le chemin semble bien long avant d'atteindre aux enchères, ne serait-ce que le prix d'un fragment de bleu d'Yves Klein

Fabrice Hybert, récompensé par un Lion d'Or à la Biennale de Venise en 1997, a vendu sa première œuvre en vente publique en 1999. Ces derniers mois, les maisons de ventes commencent enfin à chercher à l'imposer sur le marché avec seize pièces proposées en six mois. Si certaines productions majeures s'échangent à plus de 20.000 euros, sa cote est en baisse. Ainsi, Pof N° 91-Bloc éponge, une sculpture de 2000, dont les estimations avoisinaient 10.000 euros à l'époque, n'a trou-vé preneur qu'à 2.600 euros, le 3 août dernier, à Monte-Carlo.
A l'inverse, le jeune sculpteur Philippe Perrin, avec son travail autour du crime et des armes, tend à se faire un nom en ventes publiques. Sa cote explose. En juillet 2004, issues de la collection Nahon, deux pièces monumenta-les, Couteau et Poing Américain ont été enlevées chacune à 19.000 euros.
Même pour ces artistes, le chemin semble bien long avant d'atteindre aux enchères, ne serait-ce que le prix d'un fragment de bleu d'Yves Klein. Le 8 octobre prochain, une petite éponge de moins de 8 cm de haut sera dispersée pour 20.000 à 30.000 euros !

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